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Compte rendu du colloque : L’Afghanistan et la Francophonie – Club France-Afghanistan du 20 mars 2024

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La présidente du Club France-Afghanistan, Françoise HOSTALIER ouvre le colloque en remerciant Monsieur Antoine GODBERT, Directeur régional académique des relations européennes et internationales et à la Coopération de la région d’Ile de France, ainsi que Monsieur Emmanuel DESCHAMPS, responsable du CASNAV de l’académie de Paris pour porter un soutien moral et une aide dans l’apprentissage du français auprès des élèves afghans dans les différents établissements scolaires à Paris.

Elle remercie particulièrement Khaleda SAREM pour sa persévérance dans l’idée de cet évènement, pour les prises de contact et la résolution des innombrables détails de l’organisation.

En introduction : Projection d’un message de Madame Cynthia EID, Présidente de la fédération Internationale des professeurs de français, qui rappelle l’importance de la Journée internationale de la Francophonie célébrée ce 20 mars et qui adresse un message particulier à notre assemblée, remerciant également Khaleda SAREM pour cette initiative.

Monsieur GODBERT félicite les organisateurs et accueille les participants. Il rappelle l’importance des actions menées par ses services pour la promotion de la langue française, l’aide aux enseignants ainsi qu’aux apprenants. Il insiste sur celles permettant l’intégration des réfugiés afghans. Il rappelle aussi l’importance de maintenir, par les actions d’apprentissages du français, les liens entre nos deux peuples.

  1. Première partie : L’histoire de l’enseignement du français en Afghanistan.

Intervention de Madame Nasrine NABIYAR

Elle a été professeur de français de l’université de Kaboul dans les années 1980 puis réfugiée en France en 1990 à l’époque de la fin de l’invasion des Soviétiques (1979-1989). Elle est restée militante de l’éducation des filles à travers l’association « Malalaï Afghanistan » qu’elle a créée en 1998. Dès 2002 elle participe aux actions de reconstruction de l’éducation et surtout à la scolarisation des filles. Elle est à l’origine des activités culturelles de la Maison des femmes à Istalif qui fut réalisée en 2003 par l’association Mères Pour la Paix.

Ci-après les grandes lignes de son intervention :

Au cours de l’histoire mouvementée de l’Afghanistan, l’enseignement du français a connu aussi des hauts et des bas.

La relation entre la France et l’Afghanistan existe depuis 1922. Il y eut l’ouverture du lycée de langue française de Kaboul sous le nom d’école Amaniya et en 1929 sous le nom actuel Esteqlal qui signifie indépendance.

En 1929, la première école pour filles, sous le nom Mastourât, est ouverte à Kaboul et doit former les infirmières du pays ; mais elle accueille discrètement des jeunes filles à qui sont enseignées de nombreuses matières. En 1939, après quelques aléas, elle devient un lycée sous la direction d’une enseignante française, Mme Fraissé, avec onze enseignantes afghanes et neuf enseignantes européennes qui assurent des cours destinés à 610 élèves.

En 1942, le lycée emménage dans de nouveaux locaux et devient le lycée Malalaï. Malalaï est une héroïne de la résistance afghane contre les Anglais en 1880.

Au cours des années 1950-1960 le lycée Malalaï voit ses effectifs augmenter, le corps professoral est constitué d’Afghanes et la langue française est enseignée comme langue étrangère par des Européennes.

L’université afghane est née dans les années 1930 et le nombre des écoles et des lycées augmente pour filles et garçons.

Le Centre culturel français est créé en 1962. Rappelons que c’est Joseph Kessel qui a fait connaitre l’Afghanistan au public français avec « Le jeu du roi » en 1956 et « Les cavaliers » en 1967.

En 1964, le département de français est créé au sein de la faculté des sciences humaines. Le Père de Beaurecueil en a été l’un des premiers professeurs. Cet enseignement était ouvert aux anciens élèves des deux lycées de Kaboul où la  langue française était enseignée.

L’objectif premier était de former des professeurs de français capables d’enseigner à leur tour.

L’objectif secondaire était de diffuser la culture française par la lecture, le cinéma et le théâtre.

A son ouverture les cours se tenaient dans les locaux de la faculté de Droit avant de déménager, dans les années 1970, dans la faculté des Lettres et des Langues, à côté des autres départements de langues.

A cette époque, le département avait déjà été équipé, grâce à l’aide de l’Ambassade de France, d’un laboratoire de langue et de matériel pour pratiquer les méthodes audio-visuelles. La bibliothèque du département comptait 4000 ouvrages.

En mai 1968, le président Georges Pompidou est venu poser la première pierre du nouveau bâtiment du lycée Esteqlal et depuis, chaque année, une douzaine de bacheliers étaient choisis et envoyés comme boursiers pour faire des études supérieures en France. Avec les accords de coopération de 1966, la construction du lycée Esteqlal, les multiples missions scientifiques, agricoles et médicales les relations franco-afghanes se sont intensifiées.

La première promotion de diplômés de lettres françaises est sortie en 1967, elle comptait 4 étudiants.

En 1968, le lycée Malalaï accueille la première professeure de français afghane, Mme Aicha Maaledji. Ensuite arrivent Mme Monawar Sultan Malekzada et moi-même.

Je peux citer les noms de Mme Laurent mon premier professeur de français au lycée Malalaî, M. Laurent, le Père de Beaurecueil mon professeur de philosophie au département de français, M. Hâdi Naïm, Mmes Hamida Djan, Homaira Hakim Hamidi directrices au lycée Malalaï et bien d’autres.

Je me souviens très bien d’un de nos académiciens qui n’est plus parmi nous, M. Châh Ali Akbar Chahréstâni, il était le chef du département de français puis il a été nommé doyen de la faculté des Lettres de l’université de Kaboul. Je garde de très bons souvenirs de lui en ce qui concerne ses actions et ses relations avec les étudiants, les professeurs du département et le personnel.

En 1977, sept  professeurs enseignaient au département de français dont deux Afghans.

Un stage d’observation de classes et une sensibilisation aux méthodes pédagogiques d’enseignement étaient prévus lors de la dernière année de licence qui avait lieu en France.

En 1980, les universités françaises et les départements de français des universités étrangères ont pu mettre en place des programmes complets de formation pédagogiques. Les meilleurs étudiants parmi ceux qui terminaient leur licence bénéficiaient de bourses d’études attribuées par le gouvernement français pour se perfectionner en France.

En 1984, par manque de professeurs au département de français, le chef du département m’a demandé de collaborer, donc je suis restée en tant que professeur au département de français jusqu’en 1989.

En 2002, après la chute du premier gouvernement des talibans, de nouveaux locaux ont été attribués au département de français dans l’université et l’Ambassade de France a soutenu le département de français sous diverses formes. Le Centre d’Enseignement Français en Afghanistan (CEFA) est créé et participe aux frais de fonctionnement des deux lycées Esteqlal et Malalaï.

L’agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) est chargée de préparer la réouverture des lycées Malalaï et Esteqlal. Le premier avait été fermé par les talibans tandis que dans le second un professeur, M Akhtar, avait continué d’enseigner la langue française.

Parmi les enseignants du département, je veux citer M. Habibullah Souratgar, qui n’est plus parmi nous, chef du département et les professeurs, Mesdames Khâlèda Sarèm, Mastoura Azimi, Victoria Khairi Vidâ Panâh et beaucoup d’autres.

D’autres départements de français ont vu le jour. D’abord à Tcharikar, puis des antennes à Hérat et à Bamiyan. Alors que les départements de français de Kaboul et de Tcharikar ont survécu au départ des enseignants de français expatriés en France après le retour des talibans (le 15 août 2021), les antennes de Bamiyan et de Hérat, qui étaient indépendantes de l’Université, n’ont pas survécu.

On le voit, les Français sont toujours restés présents aux côtés des Afghans et les Afghans ont toujours eu une attirance particulière pour le français dont ils aiment la poésie et qui est lié, dans leur esprit, à un certain esprit d’indépendance. Je souhaite vivement que ces liens plus que centenaires restent forts malgré la politique obscurantiste des autorités actuelles.

L’association MALALAY-AFGHANISTAN : a été créée en 1998.  Elle milite pour l’éducation et la formation des filles et des femmes en Afghanistan, à Istalif, ville située à 48km de Kaboul.

Depuis sa création, l’association a construit une école pour filles, grâce à l’Ambassade de France. Nommée « Atèfa-è-Chahid », en 2007 elle devient un lycée avec 500 filles encadrées par une directrice, 23 enseignantes et 4 employés de service. Le forage d’un puits profond a été réalisé pour avoir de l’eau potable pour les élèves.

En 2020, 203 filles ont eu leur baccalauréat, et 160 ont pu continuer leurs études supérieures à Kaboul, grâce à notre partenaire « Eschan ».

Depuis 2015, l’association soutient une école de filles dans un autre quartier d’Istalif « Khoja-Hassin ». Il  y a été réalisé : le forage d’un puits, achats de livres, de pupitres et la création d’une crèche pour les enfants des enseignantes. Elles ont besoin de nous, ne les oublions pas.

Intervention de Madame Khaleda SAREM : panorama de l’enseignement du français au cours des 20 dernières années.

Khaleda SAREM est avant tout une enseignante passionnée de la langue française. Elle a été pendant 20 ans professeur au département de français de l’Université de Kaboul et dans quelques autres établissements prestigieux de la région. Elle enseigne désormais en France et elle s’investit comme Présidente de l’association des professeurs de français afghans au sein de la Fédération Internationale des professeurs de français.

Intégralité de son intervention :

Panorama des 20 dernières années.

1-      Les soutiens aux lycées franco-afghans

L’engagement de la France dans la reconstruction de l’enseignement en Afghanistan à travers plusieurs initiatives et projets.

En 2001, la France a repris son aide au développement en Afghanistan dans divers domaines, dont l’éducation, la sécurité, la stabilisation politique et la reconstruction économique. Cependant, l’exposé se concentre spécifiquement sur le soutien de la France à la reconstruction de l’enseignement afghan.

Le Projet d’Appui à la Reconstruction de l’Enseignement Afghan (PAREA) : Le PAREA, mis en place en 2004 et terminé en 2007, était le premier projet initié dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Son objectif était de reconstruire les infrastructures éducatives, de fournir une expertise pédagogique et de former des enseignants dans plusieurs établissements secondaires à Kaboul et dans les provinces, ainsi qu’à deux centres de formation des enseignants et à la Faculté de pédagogie de l’Université de Bamiyan.

Création du Centre pour l’enseignement du Français en Afghanistan (CEFA) : En 2002, le CEFA a été créé dans le cadre d’une convention entre le ministère des Affaires Etrangères Européennes et l’Agence pour l’Enseignement du Français à l’Etranger. Il opère dans les lycées Esteqlal et Malalaï à Kaboul. Son objectif est de faire de ces deux établissements des pôles d’excellence en enseignant la langue française et en encadrant les enseignants et les équipes de direction.

Financement et rénovation des infrastructures : La France a débloqué des fonds pour la rénovation des locaux, notamment 150 000€ pour le lycée Esteqlal. Les deux établissements comptaient 7 595 élèves à la rentrée de mars 2003, sans critère de sélection, et l’enseignement y était dispensé gratuitement.

Personnel enseignant et encadrement : La France rémunérait cinq professeurs et trois ressources afghanes dans chaque établissement, ainsi que d’autres personnels de direction et de soutien. Les enseignants français étaient rémunérés par le ministère de l’Éducation nationale français.

Soutien à la bibliothèque et à la documentation : Le CEFA a également contribué à la remise en état des bibliothèques-médiathèques dans les deux lycées, offrant aux élèves un accès à un millier de livres en langues locales et 600 ouvrages en français adaptés à leur niveau.

Ce résumé met en évidence l’engagement de la France dans la reconstruction de l’enseignement afghan à travers une approche multidimensionnelle couvrant la rénovation des infrastructures, la formation des enseignants et le soutien aux établissements scolaires.

  • Le projet d’appui aux lycées Esteqlal et Malalaï (ALEM). Ce projet fait suite au CEFA à partir de 2008.

– Objectifs du projet ALEM :  Le projet ALEM poursuit les objectifs du CEFA en visant à soutenir les lycées Esteqlal et Malalaï. Il vise à continuer la réhabilitation et l’équipement des deux lycées.

– Domaines couverts par le projet ALEM : Le projet ALEM couvre plusieurs domaines d’intervention, notamment :

– Enseignement de la langue française : Il intègre des étudiants formés au Département de Français de l’Université de Kaboul dans l’équipe enseignante des lycées.

 – Formations didactiques et pédagogiques : Des formations sont mises en place pour les enseignants de français.

 – Rénovation des établissements : Des travaux de rénovation sont effectués, et de nouveaux équipements sont fournis aux élèves et enseignants, notamment en termes de mobilier, matériel informatique et matériel de laboratoire.

  • Aide à la gestion administrative et pédagogique :  Le projet ALEM apporte également un soutien à la gestion administrative et pédagogique des lycées, contribuant ainsi à améliorer leur fonctionnement global.

En résumé, le projet ALEM vise à renforcer l’enseignement du français, à améliorer les infrastructures et les équipements des lycées Esteqlal et Malalaï, tout en fournissant un soutien à leur gestion administrative et pédagogique.

  • Le centre Culturel Français (CCF) et l’Institut Français en Afghanistan (IFA). L’évolution du Centre Culturel Français (CCF), plus tard renommé Institut Français d’Afghanistan (IFA), depuis sa création jusqu’à sa rénovation en 2010.

 Historique du Centre Culturel Français :  Fondé initialement comme Club français, le CCF était un lieu de détente pour les coopérants français. Puis il fut renommé successivement Maison de France et Centre franco-afghan. Il a été inauguré en 1968 par le président Georges Pompidou après rénovation.

Développement des cours de français : À partir de 1959, des cours informels de français ont été dispensés par des officiels français, puis par des enseignants du lycée Esteqlal. Ces cours étaient ouverts à tous, mais attiraient principalement l’élite de Kaboul, jouant un rôle crucial dans la diffusion de la langue française.

Évolution vers un centre de diffusion du français : La France a pris en charge la rémunération des enseignants du CCF, qui a rapidement élargi son offre pour former des boursiers français, des fonctionnaires afghans et le grand public. Il est devenu un pilier majeur de la promotion de la langue et de la culture françaises jusqu’à ce que les relations franco-afghanes soient perturbées par l’instabilité politique du pays.

Transformation en Institut Français d’Afghanistan (IFA) : Après sa réouverture en 2003, le centre a été rénové et renommé l’Institut Français d’Afghanistan (IFA) en 2010. Il a continué à jouer un rôle essentiel dans la promotion de la langue et de la culture françaises, devenant un point focal pour l’apprentissage du français et la diffusion de la culture française en Afghanistan.

L‘Institut Français d’Afghanistan (IFA), ses missions, ses activités, son évolution, et l’évolution des effectifs depuis 2014.

Réouvert en 2003, réhabilité en 2009, et renommé Institut Français d’Afghanistan en 2011, l’IFA est un centre important pour l’enseignement du français et la promotion de la culture française en Afghanistan.  Après sa rénovation, il dispose d’espaces modernes, dont une médiathèque bien équipée, destinée à un large public comprenant des élèves, des étudiants, des enseignants et des professionnels. L’IFA contribue au développement des relations entre la France et l’Afghanistan dans divers domaines culturels, éducatifs et artistiques, en proposant des cours de français, en organisant des événements culturels et en délivrant des certifications comme le DELF/DALF (Diplôme d’Etude en Langue Française et Diplôme Approfondi en Langue Française) et le TCF (Test de Connaissance du Français). Les activités y sont nombreuses et ouvertes au public tel : des conférences, des concerts, des expositions, des projections de films et d’autres événements culturels, tout en servant de lieu de célébrations internationales et de débats politiques.

Impact de l’attentat de 2014 :  Les activités de l’IFA ont été suspendues pendant un an après un attentat en 2014, puis ont repris (notamment les cours de français) avec des mesures de sécurité renforcées et une reconstruction partielle de l’infrastructure.

Évolution des effectifs après 2014 : Les effectifs ont fluctué en fonction de la situation sécuritaire, mais l’IFA est resté le principal centre de diffusion du français en Afghanistan. A noter une forte demande pour les cours pour débutants ainsi que les cours individuels.

En conclusion, l’IFA a joué un rôle essentiel dans la promotion de la langue française et de la culture française en Afghanistan malgré les défis sécuritaires, offrant une gamme variée de cours et d’événements culturels tout en s’adaptant aux besoins changeants de sa communauté d’apprenants.

Contexte de l’année 2018 : l’année 2018 voit le retour des expatriés français en France, mais  les cours de français continuent à l’IFA, désormais géré par des Afghans avec des enseignants locaux. Si en 2017, l’IFA comptait 7 enseignants, en 2018 ils n’étaient plus que 4 : deux enseignants sont partis en France pour suivre une formation et ont demandé l’asile, tandis qu’un autre a démissionné. Pourtant, pour l’année 2018, l’IFA a enregistré 1 019 inscrits, avec une prédominance de débutants parmi les apprenants. Le nombre d’apprenants pour les cours d’entreprise était resté stable, avec 51 inscrits pour le niveau A1 et 10 pour le niveau A2, mais atteignant 54 pour la session 7 du niveau A1.

Organisation de cours hors des murs de l’IFA : L’IFA propose également des cours de français dans d’autres établissements, de manière ponctuelle et spécifique.

En résumé, durant cette période, malgré des changements dans le personnel enseignant et une réduction du nombre de cours, l’IFA continue à fonctionner avec une participation notable d’étudiants, principalement des débutants, et propose également des cours dans d’autres établissements en dehors de son site principal.

Il assure les examens DELF/DALF et TCF de 2005 à 2018, et apporte une contribution partielle de la France à la construction du système éducatif afghan.

Organisation des examens DELF/DALF et TCF : Pendant toute cette période, l’IFA est l’unique institut accrédité pour organiser les examens internationaux de DELF/DALF et TCF en Afghanistan. Les sessions de DELF/DALF ont lieu deux fois par an en mai et novembre, tandis que l’examen TCF est organisé sur demande de l’Ambassade de France. Les sessions ont débuté en 2005 et étaient initialement gratuites pour les étudiants du Département de Français de l’Université de Kaboul et les candidats à une bourse du gouvernement français. Il y a eu une augmentation progressive du nombre de participants jusqu’en 2011, suivie d’une baisse notable en 2018. Cette réduction du nombre de participants est attribuée au fait que le passage des examens de l’IFA a été rendu non obligatoire pour les étudiants du Département de Français et à la diminution de l’intérêt pour le français en Afghanistan après le départ des soldats français. Pour l’organisation des examens, le président du jury est le Conseiller Culturel de l’Ambassade de France, tandis que les examinateurs et correcteurs sont des enseignants habilités par des formations au BELC – CIEP, avec les frais pris en charge par l’IFA et le SCAC.

Conclusion partielle sur le rôle de la France dans le système éducatif afghan :  la France a joué un rôle important dans le renforcement de l’enseignement du français en Afghanistan depuis 2001, à travers divers projets et soutiens au niveau scolaire, universitaire et institutionnel. Ces efforts ont inclu des formations d’enseignants, l’octroi de bourses, le soutien aux partenariats interuniversitaires, ainsi que des cours dans différents contextes institutionnels en Afghanistan.

  • Soutien à l’enseignement du français dans l’enseignement supérieur et professionnel

Création de l’Association des Professeurs de Français en Afghanistan (APFA) en 2007 : Dans le cadre du développement de l’enseignement du français en Afghanistan au cours des 20 dernières années, l’Association des Professeurs de Français en Afghanistan (APFA) a été créée en 2007. Cette initiative a été prise en pleine période d’évolution, avec pour objectif de diffuser la langue française dans les différentes provinces du pays, bénéficiant du soutien de l’ambassade de France.

Malgré cette avancée significative, le manque d’expérience associative a entravé la continuité et la participation aux activités proposées par la Fédération Internationale des Professeurs de Français (FIPF). Cependant, l’objectif de créer une association de professeurs de français était une priorité pour le bureau de coopération et d’action culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France en Afghanistan.

Finalement, en novembre 2019, l’association a été recréée sous la tutelle du bureau du SCAC. En raison de son expérience d’enseignement, de son niveau d’études et de son âge, la personne en charge a été élue présidente de l’association. L’APFA a entrepris les démarches administratives pour l’enregistrement et l’officialisation de l’association auprès du ministère de la justice afghane, tout en cherchant à élargir ses objectifs en France conformément à la loi 1901.

Mais la pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement ont affecté les activités pédagogiques et culturelles de l’association dans les établissements scolaires et universitaires. Puis, en 2021, en raison de la dégradation de la situation politique en Afghanistan, les membres de l’association ont été évacués en France, où ils se sont retrouvés dispersés dans différentes villes, préoccupés par le sort de leurs familles, de leurs étudiants et de tout ce qu’ils ont laissé derrière eux.

Malgré les défis rencontrés, des membres de l’association ont continué à cotiser à titre personnel pour assurer sa survie même en exil, dans l’espoir de retourner un jour en Afghanistan et de participer à la réhabilitation de l’enseignement du français.

Participation à des Projets Pédagogiques en Exil :  l’association a répondu à l’appel de la Commission Asie Pacifique CAP en contribuant à l’établissement d’un livre virtuel intitulé « Voyage en Asie » pour le congrès 2023 à Singapour. Ce projet a permis de mettre en lumière la richesse culturelle de chaque pays d’Asie du Sud-Est, impliquant la collaboration d’étudiants afghans et d’un jeune enseignant du département de français de l’université de Kaboul.

Perspectives d’Avenir : Malgré les obstacles rencontrés, l’association reste engagée dans la promotion de la langue française en Afghanistan et espère un retour positif pour la formation en ligne des jeunes enseignants du français et la reprise du projet de partenariat avec Cavilam de Vichy, comme confirmé lors d’une rencontre avec la représentante de Cavilam à Singapour.

Outre les activités de formation et d’expertise, le projet RSS inclut également l’enseignement du droit comme axe prioritaire.

En ce qui concerne l’enseignement supérieur : le projet de soutien aux enseignements supérieurs (SEFA) initié par l’Ambassade de France visait à promouvoir l’enseignement supérieur en Afghanistan.

 – le SEFA I est lancé en 2007 avec un budget de 2 millions d’euros, son objectif principal est le renouvellement des programmes de sciences, la diffusion du français et la formation des enseignants. Sont ajoutés le financement de la construction d’un nouveau bâtiment pour le Département de Français et la rénovation de deux instituts de formation des maîtres.

– Le SEFA II en 2010 concerne le renouvellement du projet avec un budget de 3 millions d’euros pour 54 mois. Il prévoit : la formation des professionnels de la langue française ; la promotion de l’apprentissage du français dans les universités de Kaboul et des provinces ; la formation des enseignants du primaire et du secondaire et les frais de la gestion du projet.

Aide à l’autonomisation et à la pérennisation du Département de Français (2014-2017) : dont l’objectif principal est d’assurer l’autonomie et la pérennité du Département de Français de l’Université de Kaboul. Doté d’un financement sur trois ans axé sur le développement et la formation dans le but de renforcer l’enseignement du français et accompagner le département ; renforcer les capacités des enseignants ; introduire le français sur objectifs spécifiques (FOS) pour développer des compétences transversales chez les étudiants. Il s’agit aussi de la mise en place de programmes d’enseignement du français dans les institutions officielles afghanes.

En résumé,  le SEFA et ses évolutions visent à soutenir le développement de l’enseignement supérieur en Afghanistan, en mettant particulièrement l’accent sur l’enseignement du français et la formation des enseignants.

Le projet de l’Enseignement supérieur (ES) initié par l’Ambassade de France à Kaboul en 2013, visait à renforcer la coopération universitaire entre la France et l’Afghanistan.

Tout d’abord, mise en place du projet Enseignement Supérieur par le recrutement d’une experte technique internationale (ETI) française pour diriger le projet. Il s’agit ensuite de développer les accords de coopération universitaire existants et d’en formaliser de nouveaux, en se concentrant sur des secteurs prioritaires comme la santé, le droit, l’archéologie, l’agriculture et le français.

Voici des exemples d’accords de coopération signés :

 – Renouvellement et signature d’un accord de coopération dans le domaine de la santé entre l’Université Claude Bernard Lyon 1, l’Hôpital de Lyon (HCL) et la faculté de Pharmacie de l’Université de Kaboul.

 – Signature d’accords de coopération entre l’Université Jean Moulin de Lyon 3 et les facultés de droit de Kaboul et de Hérat.

 – Mise en place d’un accord de coopération entre l’Université de Grenoble 1 et le Département de Français de l’Université de Kaboul.

 – Signature d’un accord entre l’Université polytechnique de Kaboul et l’École des Mines d’Alès en 2018.

 – En 2019, signature d’un accord entre l’Université de Kaboul et l’Institut national des Langues et Civilisations orientales de Paris (INALCO).

Par ailleurs, des mesures ont été envisagées pour étendre la coopération à d’autres domaines prioritaires, mais les problèmes de sécurité croissants à partir de 2014 ont entravé ces efforts. Le contrat de l’experte prend fin en 2015 et elle quitte l’Afghanistan. Son remplacement intervient en mai 2016, et ses fonctions sont reprises pour continuer le travail sur le projet ES.

  • Le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France : il  joue un rôle central dans la mise en œuvre des actions de coopération dans divers domaines en Afghanistan. Dépendant de l’Ambassade de France, le SCAC est chargé de la mise en œuvre des actions de coopération dans différents domaines, en partenariat avec les autorités afghanes. Il réalise la politique de coopération et d’action culturelle du ministère des Affaires Étrangères et Européenne et supervise également l’Institut Français d’Afghanistan (IFA) et la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (DAFA). Dans ce cadre, il coordonne la mise en place de projets de coopération éducative, en particulier dans l’enseignement du français, à travers le déploiement d’experts techniques dans les établissements d’enseignement.

La coopération éducative française vise à renforcer l’apprentissage du français dans le système éducatif afghan, aussi bien dans les écoles que dans les universités. Le SCAC accompagne les démarches des étudiants afghans souhaitant postuler à des programmes de bourses pour étudier en France. Il supervise le fonctionnement de l’IFA.

  • Le département de français de l’Université de Kaboul : Après 2001, suite à la fin du régime des talibans, la France finance la construction d’un nouveau bâtiment pour le Département de Français, achevé en 2007, comprenant des salles de cours, des laboratoires, une bibliothèque et des bureaux. Du matériel pédagogique de qualité est fourni, comprenant des équipements modernes importés de France. Le nouveau bâtiment est inauguré en 2007 en présence de dignitaires afghans et français, symbolisant l’engagement dans l’enseignement du français en Afghanistan. Les professeurs disposent de salles de cours bien équipées avec divers outils pédagogiques, facilitant l’enseignement et l’apprentissage du français. Ce département est considéré comme un modèle en matière de discipline, d’organisation et de poursuite des études.

Des mesures sont prises pour étendre l’enseignement du français dans d’autres universités afghanes, avec le soutien de la coopération française. Par exemple, des universités telles que l’Université de Parwan, l’Université de Bamiyan et la Faculté de Droit de l’Université de Hérat proposent des cours de français, soutenues par la France.

Le profil des étudiants du Département de Français de l’Université de Kaboul : ce sont principalement des étudiants, âgés de 17 à 25 ans, engagés dans ce cursus d’études après réussite au concours d’entrée à l’université. Contrairement aux années précédentes, la connaissance préalable du français n’est plus obligatoire pour l’admission à la section d’apprentissage du français : les étudiants doivent passer un entretien avec le directeur du département pour évaluer leur motivation et leur niveau en français et en anglais. Mais la priorité est néanmoins donnée aux étudiants ayant une connaissance préalable du français, suivis de ceux ayant un bon niveau en anglais, et enfin ceux connaissant au moins l’alphabet latin.

En ce qui concerne le devenir des diplômés : Certains trouvent un emploi comme enseignants de français à l’Institut Français d’Afghanistan, dans des lycées francophones ou au Département de Français. D’autres travaillent comme bibliothécaires, gestionnaires ou traducteurs à l’Ambassade de France en Afghanistan. Dans les premières années après la réouverture du département, plusieurs diplômés ont été recrutés par l’armée française en tant qu’interprètes. Cependant, de nos jours, de nombreux diplômés éprouvent des difficultés à trouver un emploi, les incitant parfois à s’inscrire dans d’autres filières de licence dans des universités privées.

Le diplôme délivré par le Département de Français de l’Université de Kaboul  est le « Bachelor of French Language and Literature ». Il est délivré après quatre ans d’études, composé de 8 semestres. Les cours débutent en mars et se terminent en novembre, avec un congé d’un mois en juillet, et une pause hivernale de trois mois de fin décembre à fin mars. Le programme inclut un stage d’observation dans les lycées Esteqlal et Malalaï, suivi de la rédaction d’un mémoire en tant qu’expérience d’enseignement. Deux sessions d’examens sont prévues chaque semestre : un partiel au milieu de l’année universitaire et un examen final à la fin. La note finale est calculée sur 100 pour chaque matière, avec un contrôle sur table obligatoire pour l’examen final. La participation aux cours, la présence en classe et d’autres critères peuvent influencer la note, décidée par le professeur. Les examens de mi-semestre sont basés sur le système DELF/DALF pour évaluer les compétences en français, avec une épreuve de production orale devant un jury.

En ce qui concerne les épreuves DELF/DALF :  Les étudiants peuvent s’inscrire individuellement aux épreuves DELF/DALF proposées deux fois par an par l’IFA.  L’inscription était obligatoire jusqu’en 2014 et était prise en charge par le projet SEFA, mais cette obligation a été ensuite supprimée. Bien que la réussite aux épreuves DELF/DALF ne conditionne pas le passage dans l’année supérieure, elle donne une indication du niveau atteint. Les cours sont organisés par périodes doubles de 40 minutes, avec une pause de 10 minutes entre chaque séance. Les cours se déroulent le matin de 8h30 à 13h. Un semestre officiel dure 16 semaines, avec des ajustements pendant les inscriptions, les examens et les congés officiels.

À la fin des quatre ans d’études, les étudiants qui réussissent tous les modules proposés obtiennent le titre de Bachelor of French Language and Literature.

Une filière didactique est ajoutée au programme en 2003. – Elle démarre à partir de la deuxième année du cursus universitaire et propose une formation plus complète et diversifiée aux étudiants. Celle-ci vise à fournir une éducation plus approfondie qui intègre également des aspects didactiques et de traduction pour former des enseignants de français.

  • Projets d’avenir envisagés :

Projet de suivi des élèves afghans, réfugiés en France, en difficulté d’apprentissage et d’adaptation: ayant pour but de fournir un soutien moral et une assistance dans l’apprentissage et l’encadrement pour les élèves afghans rencontrant des difficultés dans les établissements scolaires à Paris. Cela se fera avec le Bureau du CASNAV (Centre Académique pour la Scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et des enfants d’issus de familles itinérantes et de voyage) et s’articulera sur le soutien moral, l’aide à l’apprentissage et l’encadrement pour poursuivre les études.

Un soutien spécifique aux élèves mineurs isolés en grande difficulté psychologique sera assuré afin de leur permettre de poursuivre leurs études dans les lycées professionnels et généraux.

Dans ce sens, il a chargé Khaleda Sarem d’une mission intitulée « Saisie et suivi de l’indicateurs du déploiement des dispositifs de scolarisation d’élèves allophones dans l’Académie de Paris ».

Plus largement, il faudra solliciter le soutien de la Francophonie pour monter et soutenir des actions en vue de leur fournir un environnement éducatif propice et des opportunités d’avenir.

Il faut aussi améliorer la qualité de l’enseignement du français en Afghanistan : le but est d’élever le niveau de l’enseignement du français en Afghanistan. Avec la collaboration entre diverses institutions éducatives afghanes et des organismes internationaux. Il s’agira de labelliser des établissements d’enseignement du français, de renforcer les programmes éducatifs, de soutenir la francophonie pour les initiatives en Afghanistan.

Recherche de soutien de l’AUF pour les étudiants afghans : malgré le statut non francophone de l’Afghanistan il serait souhaitable d’obtenir le soutien de l’AUF pour inclure les étudiants afghans engagés dans l’apprentissage du français, dans les programmes de soutien et d’aide.

Conclusion et remerciements

En cette belle journée où le printemps de l’amitié et de la solidarité francophone fleurit entre nous, je ne peux m’empêcher de ressentir une profonde gratitude. Aujourd’hui, réunis pour la première fois, nous partageons un même engagement envers l’éducation et la formation des élèves afghans, qu’ils soient en exil ou dans leur pays d’origine. C’est un moment précieux où l’amitié et la fraternité francophone s’épanouissent, offrant un soutien moral et une lueur d’espoir à une jeunesse afghane en quête de savoir et d’avenir.

Comme l’a si bien dit le poète Victor Hugo, « L’amitié est une douceur, une tendresse, une affection qui ne se ternit jamais. » Aujourd’hui, nous témoignons de la puissance de cette amitié dans notre engagement commun envers l’éducation. Ensemble, nous formons un bouquet de solidarité, chaque membre apportant sa contribution pour éclairer le chemin des jeunes générations.

En conclusion, je tiens à exprimer toute ma gratitude pour votre présence et votre engagement. Puissions-nous continuer à cultiver cette amitié francophone, comme une fleur qui s’épanouit sous le doux soleil du printemps, et à semer les graines de l’éducation pour un avenir meilleur.

Témoignage de deux Afghans francophones étudiants en France : Une étudiante et un étudiant témoignent de leur situation en France et de leur volonté de poursuivre leurs études du français au plus haut niveau possible.

  • Seconde partie : Depuis le retour des talibans : actualité de l’enseignement du français en Afghanistan

Etienne GILLE : à travers AFRANE : Actualité de l’enseignement du français

Etienne Gille fut professeur de mathématiques au lycée Esteqlal, le lycée franco-afghan de Kaboul. Il est l’un des fondateurs de l’Association AFRANE (Amitié franco-afghane) dont il fut jusque récemment le président.

Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/AFRANE. Il a effectué régulièrement de nombreuses missions en Afghanistan et, par exemple, encore une récemment. Il est directeur de la publication et rédacteur en chef de la revue Les Nouvelles d’Afghanistan : exemple le N° 183 de décembre 2023 : https://afrane.org/les-nouvelles-dafghanistan-n183/

Il est l’auteur de « 80 mots d’Afghanistan » et « Restez pour la nuit ». A travers de multiples conférences il participe aux actions de maintien des liens entre la France et l’Afghanistan.

Il rappelle rapidement le rôle joué par les premiers fondateurs d’Afrane, puis le rayonnement et les principales actions de cette association qui se poursuivent malgré le changement de régime en Afghanistan et toutes les contraintes imposées par les talibans.

Son intervention est illustrée par la projection de courtes vidéos d’une dizaine de professeurs de français enseignant actuellement le français à Kaboul et exprimant leur motivation, ainsi que  d’étudiants de l’université de Tcharikar. La qualité du français de ces jeunes gens (garçons et filles) et leur amour de la langue française et de la culture française ont été également un temps fort de ce colloque.

Etienne Gille considère comme très remarquable le fait que l’enseignement du français en Afghanistan ait perduré dans quatre centres d’enseignement (les lycées Esteqlâl et Malalaï et les départements de français des universités de Kaboul et de Tcharikar), après le départ pour la France de tous les anciens enseignants de français. Ces centres ont recruté de nouveaux professeurs et il importe de les soutenir.

Etienne GILLE a ensuite projeté quelques exemples d’outils pédagogiques qui permettent la formation des professeurs dans différentes disciplines notamment en sciences et en mathématiques ou qui sont des supports pédagogiques pour l’apprentissage du français.

Il a présenté notamment un nouveau site internet destiné aux enseignants de français et annoncé la création d’un « CELF » (certificat faisant office de DELF) présentant les mêmes garanties de sérieux et de niveau que le DELF.

  • Intervention d’un ambassadeur engagé : SE Abdellah SEDIQI

Monsieur l’Ambassadeur Abdellah SEDIQI a été ambassadeur d’Afghanistan à Paris de 2016 à 2020. Il fut élève de l’ENA, promotion 2002-2004 au nom de Léopold Sédar Senghor, qui a vu un autre élève célèbre : le président Emmanuel MACRON !

SE Monsieur SEDIQI conclut le colloque en expliquant son propre parcours scolaire puis universitaire, sa découverte de la langue française, ses études et ses responsabilités qui lui ont permis de servir son pays : l’Afghanistan, dans celui qui lui est cher : la France.

Il a rappelé l’importance, surtout actuellement, de maintenir les liens culturels entre les deux peuples.

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