Rencontre à l’ambassade du Liban le 15 novembre 2024
Dans le cadre de sa mission, la commission francophonie a décidé d’aller à la rencontre des ambassades des pays francophones, c’est ainsi que le 15 novembre une délégation de la commission composée de Nadia ESSAYAN, présidente de la commission, Jean -Luc REITZER et Guy MALHERBE , a rencontré M. Zidane TAAN , chargé d’affaires et représentant de l’ambassadeur du Liban en France , car la fonction de Président de la République libanaise étant vacante, un nouvel ambassadeur ne peut être nommé , par effet miroir les ambassadeurs nommés par les États auprès du Liban ne peuvent pas être accrédités. C’est aussi, pour ce motif institutionnel, entre autres, que le 80eme anniversaire de l’indépendance du Liban ne sera pas célébré le 22 novembre.
La Constitution libanaise ne prévoit pas la désignation d’une personnalité politique pour exercer la fonction en cas de vacance, comme le fait notre Constitution, lequel n’est pas élu par le peuple. M. TAAN rappelle que le pacte national conclu en 1944 est toujours respecté, celui-ci veut que le Président de la République soit maronite, le Président du Conseil sunnite et le Président de la chambre chiite, le Parlement à parité, consacrant ainsi le confessionnalisme politique.
Nadia ESSAYAN a présenté le Groupe des Anciens Députés, sa composition et ses activités et au sein du groupe la commission de la francophonie. Elle a présenté le sens de la démarche de la commission qui veut aller, dans les mois à venir, à la rencontre de toutes les ambassades des pays francophones pour aller interroger les ambassadeurs ou leurs représentants sur ce que représente le français et la francophonie pour eux et leurs populations. L’objectif est de proposer à la fin de ces auditions une réunion de synthèse où seront présentées et discutées les informations recueillies. Dans le contexte géopolitique de guerre actuel, la commission a souhaité rendre visite en premier à l’ambassade du Liban.
M. TAAN a remercié pour cette attention particulière portée à son pays et aux libanais et à la francophonie plus largement. Il a rappelé que son poste précédent était au Canada, pays francophone aussi. Il fait état de la gravité de la situation dramatique dans laquelle se trouve son pays et la population libanaise qui fait preuve d’une très grande résilience et solidarité pour venir en aide aux victimes des bombardements. L’Etat libanais et la population attendent un cessez le feu le plus rapidement que possible dans les mois à venir surtout avec la mise en place de la nouvelle administration américaine. Les libanais attendent un renforcement du soutien diplomatique et économique venant de la France.
Nadia ESSAYAN a fait part de sa connaissance personnelle du Liban et des libanais avec lesquels elle a eu l’occasion de travailler et des échanges et témoignages fréquents qu’elle continue à avoir en ce moment. Elle a fait part de ses relations avec la communauté libanaise résidant à Vierzon et ses environs, surtout avec les nombreux médecins libanais qui exercent en France et répondent aux besoins des français dans les cabinets médicaux et les hôpitaux.
Elle s’inquiète de la présence de la langue française qui lui paraît en recul et sur la place de l’enseignement du français au Liban…
Elle s’interroge sur les résultats du dernier sommet de la francophonie à Paris afin de savoir s’il a répondu aux attentes des participants et des libanais en particulier. ….
Elle a indiqué son souhait de rencontrer la Présidence de ce sommet qui est assurée par le représentant de l’Ile Maurice.
Jean-Luc REITZER a rappelé ses activités parlementaires en lien avec le Liban …..
Une discussion a été engagée sur le rôle joué par les différents participants ou observateurs du conflit: Israël , l’Iran, les pays arabes, la Turquie, la Russie, les États -Unis , l’Europe et la Chine .
Pour M.TAAN , l’enjeu des ingérences et de leurs implications a façonné la réalité politique de la région et crée des tragédies humaines entraînant des exodes massifs de populations. M. TAAN juge que de nombreux discours relèvent souvent de la posture traduisant la complexité des relations dans ce territoire du moyen orient dont les drames d’aujourd’hui ont des origines anciennes, centenaires qui remontent à la Première guerre mondiale. La solution ne peut être trouvée uniquement sur ce territoire.
Elle nécessite une coopération internationale. Il faut négocier avec tous ceux que ce conflit concerne , sous l’angle de la coopération internationale mais il faut attendre la mise en place de la nouvelle administration américaine et connaître ses positions politiques .
Il faut souligner que cette rencontre s’est faite autour d’une table garnie d’excellents plats et vins libanais , c’est dire l’accueil chaleureux et l’attention réservée à la délégation des anciens députés . Merci M.TAAN.